dimanche 3 janvier 2016

King of the Monsters 1 & 2

 King of the Monsters 1, King of the Monsters 2 (SNK)
Test de King of the Monsters 1 & 2 sur: Neo Geo (SNK, 1991/1992)
Sortie originale: Neo Geo (1991/1992)
Adapté sur: Megadrive, Super Famicom
Emulé commercialement sur: Wii, PS2
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King of the button mashers!

Vous l'avez déjà lu ou entendue, cette expression, "button masher"?
Ca désigne ces jeux où la mécanique principale c'est d'appuyer sur les boutons comme un sonné. C'était effectivement un genre à part; à l'arrière de mon crâne, il est directement associé aux jeux de catch.
Ceux qui fréquentaient les arcades ont tous au moins un souvenir d'un tel jeu où ils appuyaient comme un con sur le bouton, à côté d'un pote qui faisait pareil jusqu'à ce qu'au terme d'un suspense -nerveusement et physiquement- insoutenable l'un des deux finisse par morfler odieusement.

Une belle distribution. Moi mon préféré, c'est la grosse morve, évidemment.

King of the Monsters 1 fait partie de ces titres où le joueur entretien une relation physique sauvage avec la borne. Car de fait, c'est un jeu de catch de kaiju qui reprend les principes classiques du genre: on se met de bêtes pains à 2 frames d'animation, puis, quand on est proches, on se saisit et on entame une lutte de martelage de bouton pour casser en deux le streum d'en face. Quand l'autre tombe à terre, on peut lui remettre des pains, ou lui monter dessus, et entraîner sa défaite si on y reste pendant 3 secondes. 

Que sa jauge de vie soit vidée ou pas, vous ne vaincrez jamais votre adversaire à la première tentative. Greurgl.

Pendant qu'il est au sol, l'adversaire est puni d'une séance de martelage de bouton plus ou moins intensive selon l'état de sa jauge de vie; s'il appuie suffisamment vite, il pourra repousser son adversaire, se relever et l'un et l'autre pourront reprendre leurs assauts. 
Comme les catcheurs sont des monstres géants évoluant dans des villes japonaises, le jeu propose quelques friandises supplémentaires, comme des petits coups spéciaux (une attaque à distance en maintenant A et B appuyés) et une zone de jeu interactive: bâtiments, avions et tanks de l'armée nippone peuvent être détruits, ou saisis et jetés à la face de l'adversaire. 
 
Dans KotM 1, les spéciaux sont tous une attaque à distance. Ici, celle de Beetle Mania (arf).

Surtout, l'environnement comique et très détaillé de ce mix entre Rampage et WWF Superstars attire tout de suite le regard - King of the Monsters a été un immense succès en salles d'arcade. Au point d'être adapté sur SNES et Megadrive (ce qui était loin d'être automatique!) et de donner lieu à une suite un an plus tard, elle aussi portée sur les 16 bit grand public.

Les trois survivants du premier épisode ont pris du galon: Super Geon, Atomic Guy, Cyber Woo. Débile à souhait.

King of the Monsters 2 est cependant un jeu différent: on garde les kaiju, mais le catch c'est fini. On évolue toujours dans les 4 directions, on se castagne toujours au milieu de bâtiments et troupes hostiles, on a toujours des couleurs vives et des pouvoirs spéciaux, mais dans ce deuxième volet on ne se castagne pas dans une arène urbaine; on traverse un court niveau avec des petits ennemis à dégommer, avant de faire face au monstre adverse qu'on doit vaincre en ramenant sa jauge de vie à zéro, tout bêtement.

Un des nez bondissants a laissé un terrible anti-P! Si vous le ramassez, votre monstre régresse - et adieu le spécial qui marche!

Sur le net, les avis sont très partagés concernant ces jeux, surtout pour ce qui est de la comparaison entre les deux. Pour ma part, je trouve que l'un comme l'autre n'ont que modérément leur place sur une console de salon. 
Surtout le premier. D'abord parce que j'ai peur de flinguer ma manette à chaque fois que j'y joue, ensuite parce que c'est vite chiant. Bon, c'est moins chiant à deux (on peut coopérer contre le CPU ou s'affronter), mais du coup on double la peur de faire passer le bouton A à travers la coque du stick - et ça reste quand même chiant passé le quart d'heure. On passe son temps à se monter dessus et à appuyer sur le bouton, rhaaa gnn-gnn-gnn! Quand en plus on le fait contre le CPU, là, on prend double dose de martelage et de frustration, parce qu'évidemment c'est dur. Et comme c'est chiant en plus d'être dur, on n'a pas franchement envie de creuser pour voir si y'a pas moyen de gagner autrement qu'en bouffant des crédits, qui sont infinis. De toutes façons, j'en ai toujours marre bien avant d'arriver au bout.

Dans les deux jeux, on meurt beaucoup. Mais dans le 2, les animations de décès sont rigolotes.

A choisir, je préfère le deuxième, même s'il est loin d'être exempt de défauts. Ca tient d'abord au fait que les développeurs en ont retiré ou édulcoré les mécaniques de catch les plus casse-burnes: on doit toujours taper A pour se relever, mais on ne se monte plus dessus pour gagner - et rien que ça, ça soulage l'index. Pour les prises, on se rend vite compte que le gagnant de la lutte est déterminé par la console (qui choisit le gagnant semi-aléatoirement), donc on s'acharne moins. 
Ensuite, les contrôles y sont plus instinctifs; pas de combinaisons de touches, pas de course avec un bouton. Dans King of the Monsters 2, on revient à un système de beat them all où A donne du poing, B donne du pied, et C fait sauter le monstre. Le système de coups spéciaux et de progression du monstre est également à la fois plus simple et plus intéressant. On ne peut cette fois choisir qu'entre 3 monstres mais étant donné que les 6 du premier volet se jouaient tous quasi à l'identique, on ne perd pas trop au change. 

Le premier méchant se fout bien de votre gueule: vous avez pris le perso qui n'a pas de spécial imparable, haha!

Bref, le gameplay est purgé, et désormais concentré sur sa dimension atmosphérique de combat de streums géants. Mais du coup, il ne reste vraiment plus grand chose d'autre que ça: l'atmosphère! Alors, je la trouve vraiment géniale, avec des graphismes et une bande-sons comiques et très réussis - mais c'est clair que ça ne fait pas un jeu auquel on joue des heures d'affilée. 
Surtout que le jeu est connu pour sa difficulté grotesque. Sa difficulté grotesque et, pour être complet, la débilité des actions à entreprendre pour, si ce n'est la vaincre, du moins la contourner. C'est simple: pour gagner, il faut "abuser". Vous savez, "abuser" comme le ferait un CPU qui triche - sauf que là, c'est vous qui seriez le CPU qui triche. En gros, pour l'essentiel, faute de pouvoir alimenter votre partie de crédits infinis, il faut spammer au maximum son spécial de niveau 3, au moment précis où, lorsque votre adversaire se relève, il sera imparable. 

Voilà comment s'y prend Atomic Guy. Froutch, re-froutch, et ratafroutch la grenouille. Si tout va bien!

Sinon, il faut faire des attaques sautées, dans les bonnes conditions, et, dans certaines confrontations, exploiter les failles de l'IA.
C'est strictement la seule façon de gagner - et encore, elle ne marche pas avec tous les monstres sélectionnables, et demeure très difficile à mettre en application. 

Mais faut pas croire: si on ne time pas au poil son attaque, l'ennemi évite, et les ennuis reprennent.

Notamment parce qu'il faut quand même être un peu plus qu'à moitié sonné pour consacrer beaucoup d'efforts à une tâche aussi conne et répétitive.
King of the Monsters 2 offre les mêmes modes multijoueurs que son aîné: à deux contre les méchants, ou en 1 contre 1; sachez toutefois que dans ce dernier mode, le spamming de spécial imparable, marche aussi. Vous imaginez l'ambiance...

Qu'on parle de King of the Monsters 1 ou 2, il s'agit donc de bons défouloirs d'arcade, très agréables à regarder et sur lesquels on passera toujours un petit moment de débranchage de cerveau rigolo, tant qu'on sait qu'on signe pour faire mumuse avec des streums débiles en s'en prenant plein la gueule et qu'on n'en attend pas davantage.
Par contre si on cherche un peu de profondeur et de durée de vie, ils sont carrément dans le wagon de queue de la ludothèque de la Neo Geo.  
Qu'on aime modérément ou pas du tout, ils présentent en tout cas l'intérêt d'être des classiques d'un genre assez rare.

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En Bref

VISUEL
Qu'on parle de l'un ou de l'autre, les graphismes sont réussis, très joliment colorés, mais animés sommairement. King of the Monsters 2, est bien au-dessus de son aîné, vraiment magnifique - surtout quand on pense qu'il est sorti en 1992.

AUDIO
On est davantage dans l'esprit série Z nippone avec la bande son du premier épisode; dans un genre différent, celle du second est plus comique et entraînante. Dans les deux cas, c'est du tout bon.

GAMEPLAY
Dans l'un c'est du catch où il faut appuyer sur le bouton, dans l'autre ce n'est plus du catch, mais il faut toujours appuyer sur le bouton. Et jouer au con, aussi, très fort.  

AU FINAL 
King of the Monsters (1 ou 2) c'est un peu comme quand on était petit et qu'on jouait avec des figurines, sauf que là on le fait sur son écran. On aime bien regarder les gromonstres, les manipuler, les faire se mettre sur la tronche, bim-boum - mais au bout d'un moment on a quand même envie de faire une pause et d'aller goûter.

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