mardi 16 février 2016

Burning Fight

Burning Fight (SNK)
Test rapide de Burning Fight sur: Neo Geo (SNK, 1991)
Sortie originale: Arcade (SNK, 1991)
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Quand on dit Burning Fight, l'expression « clone de Final Fight » suit généralement pas loin derrière. Et inutile de se cacher derrière son petit doigt : c'en est un.
C'en est un, mais pas que.

Ouéé, Burning Fight! Ca burne et ça fighte!

1991, c'est la deuxième année de commercialisation du MVS; SNK était encore en pleine conquête auprès des exploitants. Ces derniers adhéraient au format - mais il fallait leur fournir des jeux! Je crois que la sortie de Burning Fight est vraiment à situer dans ce contexte où SNK et ADK ont fait des pieds et des mains, sur des délais courts, pour que les bornes MVS puissent proposer aux exploitants au moins un titre dans chacun des genres qui faisaient recette : plate-formes (Blue's Journey, Magician Lord), course (Riding Hero), Run n' gun (Cyber Lip), shoot them up (Ghost Pilots, Alpha Mission II, Nam 1975)… Les deux éditeurs avaient déjà chacun sorti leur beat them all (Ninja Combat et Sengoku), mais, au-delà de toute considération qualitative, ni l'un ni l'autre ne correspondait vraiment à ce qui était attendu à ce moment précis.
Parce qu'avant que les arcades ne basculent dans le Versus Fighting, le titre qui ramassait les pièces, c'était Final Fight. 
Il fallait donc proposer Final Fight sur MVS. Je ne pense pas qu'il y ait à fantasmer d'autre raison à ce copiage assez indiscutable, elle me paraît se poser en des termes aussi simples que ça.

Les trois gugusses. A noter que comme ça se faisait encore à l'époque, il y a des boutons séparés pour coups de pieds et de poings.

On a donc affaire à un jeu très proche dans son déroulement, ses mécaniques, et qui évoque le soft de Capcom par certains designs et principes de jeu (destruction de décors, ramassage d'items, utilisation d'armes comparables, jauges de vie pour les ennemis...).


L'environnement du premier niveau est très détaillé.

En revanche, techniquement, le jeu paraît très en-dessous de ce que Final Fight proposait presque deux ans auparavant. Cela tient en fait surtout à l'animation de Duke, Ryu et Billy, les personnages principaux de Burning Fight. Leur démarche, par comparaison, manque de fluidité, mais c'est surtout leurs animations de combat qui ne vont pas. A mains nues ou avec une arme, les bonhommes gesticulent et s'agitent plus qu'ils ne donnent l'impression de frapper. Ca rend le premier abord visuel assez grotesque, et contribue au sentiment d'imprécision des coups dont la portée exacte n'est pas toujours évidente au début. Un ressenti complété par une physique des impacts qui manque de punch - c'est particulièrement sensible lorsqu'on fait une projection: les ennemis semblent glisser des mains des personnages comme un hareng frais des mains d'un gosse de 4 ans.
Bref, je comprends ceux qui ne vont pas plus loin que cette première impression, clairement mauvaise - mais ce n'est pas pour autant qu'ils ont raison, car en fin de compte, ils ratent quelque chose.


Après que vous ayez défoncé une camionnette à coups de latte, le boss arrive et dégage l'épave - un des moments sympas du jeu.

D'abord, parce que le jeu s'avère pas si mauvais que ça. Le gameplay n'est pas sans défauts, c'est vrai, mais aucun n'est vraiment rédhibitoire et n'empêche au final de prendre plaisir à péter des tronches. En réalité, le jeu s'avère -limite assez étonnamment- agréable à jouer, et dévoile suffisamment de caractère quand on s'y attarde un peu pour que ces défauts complètent son charme.

Mais visez-moi la dégaine de ce gangster!

Car Burning Fight a un cachet 80's assez unique, et que j'ai trouvé de plus en plus accrocheur à mesure que j'y jouais. Qu'il s'agisse des lieux, des objets, des personnages représentés ou des musiques (excellentes dans leur genre!), tout fleure bon la série américaine à coiffure-choucroute et vêtements trop amples... Mais transférée à Osaka.

Avant de prendre le métro par le toit à Umeda Station, il faut tataner la nana qui crie "Dans ta gueule!". Trop bien!


Dans une espèce de Black Rain de série B mixant superstars du catch et yakuzas, les héros (deux détectives américains et un japonais) vont laisser davantage d'empreintes qu'ils ne vont en relever au cours d'un périple qui a le bon goût de ne pas être trop long, et les mènera jusqu'au yacht du parrain de la mafia qu'ils doivent coffrer. Sans être exceptionnel, ce parcours propose des séquences qui s'enchaînent à bon rythme, dans un environnement graphique et musical réussi et qui mine de rien parvient à installer des scènes et des personnages.

Parfois, le bonheur, ça tient à un Hulk Hogan qui crie "Hitmaaan!"


Bref, ce n'est peut-être pas une orgie ludique, ce Burning Fight - mais donnez-lui quand même sa chance, et vous verrez que c'est un titre très attachant, suffisamment en tout cas pour qu'on lui pardonne ses défauts.

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