mercredi 24 février 2016

Sengoku 2

Sengoku 2 (SNK)
Test de Sengoku 2 sur: Neo Geo (SNK)
Sortie originale: Arcade (1993)
Emulé commercialement sur: Wii, PS2
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Ils sont de retour!!!
Le premier arbore une coupe mulet soigneusement brushée et brandit un sabre affuté; le second porte d'un chapeau de cowboy et des brassards à franges ceignent ses puissants biceps oints d'huile de coco - tous deux bandent de nouveau virilement le muscle vers l'Aventure avec un grand "A", le même "A" que dans "AaahaAhAaah mais c'est quoi ce bordel!?!", ce sont les héros de... Sengoku Densyo!!!

L'insert vous hurle "TROOP FOOOORT!!!" dans les oreilles.

Martine, la blonde qui leur était apparue dans le premier épisode, est devenue brune, mais elle demeure porteuse d'une robe blanche immaculée et de bien mauvaises nouvelles. Un ignoble méchant a affrété un nouveau château volant mû par 4 têtes de dragons pour un voyage dans le temps destiné à modifier le cours de l'histoire! Le méchant en question étant coiffé d'un casque à cornes surmonté d'un oeil, ces changements ne peuvent aller que dans un sens désastreux, vous vous en doutez bien.

Ouah, des mecs à abat-jour! C'est super, les mecs à abat-jour!

Sengoku 2 propose donc cette fois de guider les deux compères, de nouveau assistés de 3 compagnons surnaturels, à travers 3 époques terrestres et un au-delà étrange et hostile, pour botter le train des armées humaines et démoniaques du Grand Méchant et de ses sbires louches. Le périple post-apocalyptique de Sengoku 1 était assez fantastique - celui de Sengoku 2 est au moins aussi hallucinant!

Comme dans le premier épisode, vous êtes régulièrement aspiré vers un gros bordel parallèle.

Ceux qui suivent un peu ce que je raconte ici se souviendront que Sengoku, je suis fan. Je savais que graphiquement ce Sengoku 2 emplafonnait complètement son aîné; ce sur quoi je m'interrogeais, c'était plutôt ce qui m'avait tant plus dans le numéro 1, à savoir son gameplay.

Les redoutables samouraïs sont eux aussi de retour, et ils tabassent toujours.

Et de ce point de vue, ce deuxième épisode reste, dans les grandes lignes, fidèle à ce qui caractérisait le premier: le joueur contrôle un héros, qui peut selon les circonstances se faire remplacer par un allié, parmi trois compagnons d'aventure aux capacités très différentes. 
Des aménagements ont été faits à ce principe. D'abord, les trois acolytes sont immédiatement disponibles, dès le début du jeu, et ce toujours pour une durée limitée. Ensuite, leurs rôles respectifs ont été réajustés. Le personnage principal est désormais constamment armé d'un sabre, et il se montre plus ou moins bon à tout faire... C'était un peu le cas du samouraï du premier épisode, qui est ici remplacé par un Tengu moins polyvalent: avantageux contre les gros bills grâce à l'allonge, l'ampleur et la puissance de ses coups, il est en revanche d'une lenteur bien gênante face à la plupart des hordes. Le loup quant à lui est toujours là, et le ninja a beau être devenu une kunoichi (enfin, je crois!); ils remplissent l'un comme l'autre des fonctions comparables à celles du premier épisode (attaque sécurisée pour l'un, à distance pour l'autre). Du moins pour partie!

Le Tengu est plus sûr contre les grosses bêtes.

Car tous ces personnages sont affectés par le nouveau système de contrôles et de bonus. Chaque personnage dispose en effet d'une attaque magique déclenchable en maintenant A, B et C. En plus de cela, les acolytes bénéficient d'un coup spécial déclenché en pressant B et C simultanément. Enfin, les coups normaux des trois alliés changent radicalement lorsqu'un bonus (des orbes, qui cette fois ne flottent plus dans les airs mais se ramassent au sol) est collecté. Et quand je dis "radicalement", ça signifie non seulement que ces attaques ne sont pas interchangeables entre elles, mais que leur emploi peut, selon les circonstances, se montrer aussi avantageux que désastreux! Si vous voulez (et vous voudrez!) utiliser ces personnages au mieux, il faudra donc commencer par mémoriser:
- leur magie
- leur coup spécial
- leur attaque avec l'orbe bleu
- leur attaque avec l'orbe rouge (tous font s'abattre la foudre avec l'orbe jaune)


... et ensuite à quels endroits du jeu les mobiliser utilement!


Aïe, mauvaise idée le ninja, ici - si vous me permettez, ça sent la queue de renard!

Globalement, ces ajustements marginalisent un peu le rôle des alliés, et recentrent davantage le jeu sur le personnage principal, qui est devenu plus capable. Comme le jeu est nettement moins difficile que le premier, surtout sur ses premiers niveaux, cela donne l'illusion qu'on peut se passer de maîtriser les alliés, et plier le jeu en ne se servant que du héros. Faites l'expérience, cependant, et vous verrez que terminer le jeu en solo avec des crédits limités (4 en version AES) nécessite le même genre de travail d'apprentissage que dans le premier épisode, à tout recommencer dès le premier crédit perdu pour tenter de faire mieux à la partie suivante. Faites-vous donc une faveur: n'y jouez surtout pas avec des crédits infinis, vous passeriez complètement à côté de ce qui fait l'intérêt du gameplay!

La difficulté tarde un peu à monter, mais le jeu ne se finit pas tout seul quand même!
 
Personnellement, je trouve que globalement cet aspect-là du jeu est moins réussi que dans le premier épisode, qui brillait par sa simplicité et son exigence. Mais il a le mérite de solliciter une démarche familière, et qui reste gratifiante, tout en rebattant les cartes et en apportant quelques nouveautés. Le pari était ambitieux, et au moins il n'est pas raté... Là où ce deuxième épisode cartonne complètement, en revanche, c'est dans le spectacle qu'il offre. Accrochez-vous bien à votre string, parce que le trip qui vous attend va vous en mettre plein les mirettes!

Le bruitage de la magie du héros fera plaisir aux amateurs de cinéma fantastique asiatique.

Le carnage débute dans le Japon féodal sur le toit d'un château qui s'effondre sous l'assaut d'un dragon, se poursuit sur le fuselage d'un bombardier survolant les ruines de l'Europe en guerre contre les nazis, avant de s'inviter au milieu des passants affolés d'une cité moderne. D'ici à parvenir au château volant, il aura également fallu emprunter à de nombreuses reprises un portail dimensionnel et atterrir, sur ses pieds, la selle d'un cheval ou le pont d'un bateau, au beau milieu de fresques guerrières allant du fascinant au grotesque.

Tchac, prends-ça, le poisson à pattes.


Clairement, celui qui a décidé d'offrir cette suite à Sengoku avait dans l'idée de pousser tous les boutons dans le rouge, genre Over 9000. Les concepteurs n'ont pas ménagé leurs effets pour en mettre plein la vue, et d'un bout à l'autre, les 74 megabits de la cartouche crachent des scènes aussi étranges que fantastiques, avec un luxe impressionnant de détails visuels et sonores destinés à en animer encore un peu plus l'ambiance. Sengoku 2, c'est un peu comme Contra avec des samouraïs; c'est une orgie du cool qu'on termine avec le regret que ce soit fini, et des frissons plein l'échine. Il faut y jouer.


A pieds, à cheval, dans les airs, sur mer - rien ne vous sera épargné, je vous dis!

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En Bref

VISUEL
Graphiquement, c'est top. Les designs sont excellents, les arrière-plans somptueux, les animations atmosphériques nombreuses. On peut trouver à pinailler, mais globalement, c'est fantastique!

AUDIO
Là aussi ça cogne dur. Les musiques sont tour à tour trépidantes, héroïques, folkloriques, martiales, inquiétantes - mais toujours d'une qualité sonore infaillible. Les bruitages sont eux aussi parfaitement dans l'ambiance.

GAMEPLAY
Par rapport au premier épisode, les designers ont mis de l'eau dans leur vin. Le jeu est plus accessible au premier abord, il est également moins difficile. Si on s'en donne la peine, on découvre pourtant beaucoup de profondeur, malgré un système que je trouve pour ma part globalement moins efficace que dans le premier volet. Comme pour celui-ci, on peut parler de défauts de ses qualités.

AU FINAL 
Sengoku 2, c'est un mélange d'acides et de stéroïdes, une bombe de cool et d'action, un cocktail plein de couleurs qu'on veut juste s'enfiler cul-sec. Le feu d'artifice n'a malheureusement qu'un temps et n'offre pas la même durée de vie que son increvable aîné... Mais c'est une décharge de plaisir ludique à côté de laquelle il serait dommage de passer!

2 commentaires:

  1. excellente review !
    en tant que vieux croulant de 40 ans, j'ai gardé un souvenir merveilleux de SENGOKU 1
    - entre autre le teddy rouge à la michael jackson ( thriller ) du heros ressemblant étrangement à KEN et son super coup de pied retourné !
    celui là me tente beaucoup...mais n'aurait il pas un peu perdu de son côté mystique ?

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  2. Salut Nintendoom; merci :)
    Si tu as aimé Sengoku 1, ce n'est pas l'ambiance du 2 qui te décevra. C'est un peu différent, mais ça reste vachement pittoresque - et kitsch à crever! Moi c'est le gameplay que je trouve moins bon (car moins simple) dans ce 2e épisode: plus de boutons, plus de combinaisons... Mais un peu moins d'exigence.
    Affaire de goûts, mais généralement c'est un jeu qui est apprécié! :)

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