mardi 6 décembre 2016

Scoring sur Burning Fight

Je m'étais promis que je reviendrais sur le concours de scoring qui s'est conclu sur Neo Geo System l'été dernier, il est temps que je le fasse avant qu'on arrive au suivant.

Après que le fourbe Maldoror68, pris par des convulsions shmupiques, ne défonce mon score sur Last Resort en terminant les 2 boucles en 1 crédit, le jeu choisi fut Burning Fight.

Les 5 jeux du concours 2016. Il y a eu quelques sacrés morceaux!

Et peut-être encore plus encore que sur d'autres titres, j'ai trouvé que c'était typiquement le genre de compétition qui permettait à la fois de jouer au jeu autrement, de démonter ses mécaniques, et de profiter de ce que les jeux d'antan ont encore à nous offrir, en bien comme en moins bien. 

Parce que scorer sur Burning Fight a ceci de particulier que c'est un exercice complètement con.

Ou presque.

Le système de scoring est le suivant; on marque des points:
- par tête de punk explosé
- mais surtout par pain mis dans la gueule

Première constatation: tous les pains ne marquent pas le même nombre de points:
- 1 punch = 50pts
- 1 kick = 200pts
- 1 jump kick = 250pts
- 1 spécial = 800pts 
(tout cela avec des variantes selon les personnages et les coups au sein d'un enchaînement, mais vous voyez l'idée)

Deuxième constatation: évidemment, tous ces pains n'infligent pas les mêmes dégâts. Un kick cogne plus fort qu'un punch, qui cogne aussi fort qu'un jump kick. En plus de cela, la puissance des coups peut varier selon le personnage choisi: il suffit de 3 punches au gros Billy pour défoncer un punk alors qu'il en faut 5 à Ryu.

Contrairement aux premières impressions, les 3 persos ont leurs chances. Mais le spécial de Billy reste un sacré atout!


Par conséquent, faire mordre la poussière à un même punk de merde peut rapporter entre 250 et 1100pts (sans parler des coups spéciaux):
- 50+50+50 (3 punches de Billy) +100pts (pour l'éclatage du punk)
- 250+250+250+250 (4 jump kicks) +100 (pour l'éclatage du punk)


L'apparition des bonus, elle, se fait façon jackpot (merci à Scrollkidd pour l'info et l'image).


La première conclusion est vite vue: avec ses faibles dégâts et son fort nombre de points marqués par impact, on est fortement incité à ne faire que du jump kick. Il faut cependant faire bien à la limite de temps, car défoncer méthodiquement tous les ennemis de la sorte est nettement plus long que d'enchaîner les coups de latte!

Reste la question des spéciaux, qui sont les coups qui rapportent le plus de points par impact (y compris contre le décor!), au prix d'un peu de vie. Le but est de les déclencher judicieusement, pour que chaque utilisation provoque le plus grand nombre d'impacts possible. On est donc amené, dans une optique de scoring, à se servir de ces bottes secrètes non pas pour se tirer d'un mauvais pas (typiquement l'encerclement), mais à les placer au moment où elles toucheront le maximum d'ennemis et/ou éléments de décor destructibles.

Violentez le décor pour marquer des points - le lustre qui vous tombe sur la gueule aussi! ( (c) Scrollkidd là aussi)


Puisque ce faisant, on entame sa barre de santé, on joue donc constamment avec le feu en la descendant dangereusement vers la fin pour marquer des points, en espérant tenir bon jusqu'au prochain bonus de santé.
Contrairement à d'autres jeux (comme Mutation Nation, par exemple, qui donne des points en fin de mission proportionnellement à la santé restante), Burning Fight ne récompense donc pas directement le joueur pour avoir préservé son personnage des attaques ennemies - il le récompense indirectement par le nombre d'attaque spéciales qu'il peut se permettre de mettre dans des punks ou le décor juste avant de récupérer de la vie (par exemple les boissons énergisantes des zones bonus, ou le passage à un autre niveau), avec la prise de risque qu'induit le fait de se trouver quasi constamment à un pain de crever!

Comme le disait le camarade Scrollkidd (qui a passablement décortiqué le jeu, et y a obtenu le meilleur score), ça devient autant une course aux points qu'une course à la mort avec arrêts au stand, dans laquelle il faut bien planifier ses dépenses en énergie avant d'arriver au ravitaillement. Tout en faisant sans cesse du crowd control (à coups de jump kick, donc) avec les connauds d'ennemis pour les placer de façon à en frapper un maximum simultanément. Et oui, il est plus rentable de procéder ainsi que de simplement essayer d'aller le plus loin possible...

On objectera que c'est complètement con de jouer de la sorte à un beat them up - je vous l'avais annoncé en introduction, mais vous pensiez peut-être que j'en rajoutais.

Mais c'est à ça que je voulais en venir: c'est précisément parce que le système de scoring crée un jeu dans le jeu qu'il en devient intéressant. 
Vous me direz qu'on n'aurait sans doute pas été plus malheureux s'il avait été moins bête et plus conforme à l'habituel "pour marquer des points, faut péter plein de gueules et aller très loin sans encaisser de dégâts". Mais justemement: là, c'est bête et pas conforme, ça en deviendrait presque artistique. Et puis notez bien que le mec qui tient le record du monde parvient à one-créditer le jeu en faisant toutes ces conneries, donc en étant vraiment jusqu'au-boutiste dans la mono-manie on peut réconcilier les deux démarches.




Au final, ça reste un exercice assez éprouvant pour les nerfs et j'ai fini par jeter l'éponge sur un score à 190,000 avec Ryu - mais ça m'a fait plaisir de jouer autrement à Burning Fight avec les usual suspects du forum, et rien que ça c'est un bon point supplémentaire pour ce jeu souvent décrié.

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