lundi 21 août 2017

The Ninja Warriors (Again / The New Generation)

The Ninja Warriors (Taito)
Test rapide de The Ninja Warriors sur: PC Engine (1989, Taito)
Sortie originale: Arcade (1987, Taito)
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Des décennies après, Ninja Warriors est toujours un jeu plein de promesses pour l'amateur de retro. C'est un jeu où l'on dirige un ninja, oui - mais pas que: c'est un terminator ninja! Aucun doute n'est d'ailleurs permis, puisque son endosquelette en acier se découvre au fil des blessures. Je crois que c'était le genre de détail atmosphérique central qui attirait les foules et faisait causer en salle d'arcade, en ces temps ingénus où, petit con en short claquant les 5 francs de maman, on s'extasiait de jouer un rambo chasseur d'alien, un schwarzenegger loup-garou... ou un terminator ninja, donc.
Et sa mission, quelle est-elle? Tuer le président-dictateur des états-unis au nom de la crypto-rébellion qui veut restaurer la liberté!
Je ne sais pas qui du chtite nenfant ou de l'amateur de nanar Cormanien jubile le plus, mais moi, encore maintenant, j'y peux rien, la perspective me fait frissonner. 

L'intro du jeu. On la retrouvera - en pluss kewl - sur Super Famicom.

La jeu PC Engine est un portage direct par Taito de la version d'arcade, et accuse pas mal sa conception de la fin des années 80: deux boutons sont utilisés, l'un pour cogner, l'autre pour jeter des shurikens... Et ça doit faire tout le jeu.

Les grosses bandes noires préservent (un peu) l'aspect original du jeu, qui s'étalait sur 3 écrans, en arcade!

Il y a malgré tout quelques touches assez remarquables pour l'époque, comme le fait de se déplacer accroupi, de frapper tout en avançant, de parer, de faire un saut d'esquive, ou encore l'alternance de coups bras droit/bras gauche. L'élément central, c'était l'androïde ninja (ou sa version féminine, la kunoichi), et Taito l'avait soigné. L'attention apportée au bestiaire ennemi, typique de la sci-fantasy déjantée qu'on pouvait trouver dans les titres d'arcade de l'époque, est assez appréciable aussi.

Vous apprendrez à haïr les bossus griffus.

Mais pour le reste il faut reconnaître que c'est pas si rigolo qu'on rêverait que ça le soit; pas tant à cause de la répétitivité de l'action qu'à cause de sa difficulté vraiment abrupte. Si j'avais 10 ans et qu'au milieu de vacances d'été sans plage je devais choisir entre m'infliger ça et la lecture de l'intégrale de la comtesse de Ségur chez mémé, je persisterais sans doute - mais là c'est juste trop connement difficile par rapport à l'amusement procuré pour vouloir camper dessus.

Dès le premier boss, on a intérêt à avoir le plein de vie et de shurikens...

Ca va qu'on est bon public pour ces conneries-là, hein...




The Ninja Warriors Again / The New Generation (Taito)
Test rapide de Ninja Warriors Again / The New Generation sur: Super Famicom (1994, Taito)
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Graphiquement, le fossé est évident. Notez qu'on retrouve la majorité des ennemis de l'original.
Sorti en 1994, The Ninja Warriors Again (ou "The New Generation", selon la version) n'est pas une suite mais plutôt un reboot - une réinterprétation, avec les moyens du moment, du jeu original. Signée Natsume pour Taito, cette version reprend tellement tout ce qu'il y avait de cool dans l'original, de la séquence d'intro à celle de fin que ça en vire à l'hommage.
Le gameplay reprend également ses fondamentaux (dont la parade et l'esquive), avec une prise en main bien plus vive et des actions plus nombreuses et variées: désormais les androïdes disposent de plusieurs enchaînements, d'attaques spéciales, d'une bombe, de prises au corps à corps, et ils peuvent aussi projeter des objets du décor. Surtout, les Ninja Warriors sont désormais au nombre de 3 et leurs différences ne sont pas que cosmétiques: chacun dispose d'un profil bien différent qui lui fera aborder les situations du jeu à sa façon.

Les 3 persos. La rapidité du Kamaitachi et l'allonge de certaines de ses fin d'enchaînement gomment pas mal de difficultés.

La Kunoichi, la plus proche du personnage original, dispose de la panoplie de coups la plus convenue et instinctive; le Ninja en revanche est devenu un colosse de métal s'appuyant sur ses prises et sa force brute pour compenser son cruel manque d'agilité. Enfin, le Kamaitachi est le plus rapide des trois dans ses frappes et ses déplacements, mais il ne peut pas se saisir de ses ennemis.

Ces madames sont absentes des versions US et Euro. Va comprendre la censure, des fois...

Tout comme l'original, ce reboot met les terminators ninjas à l'honneur: ils sont tous les trois splendidement dessinés et animés, et c'est un vrai régal que de les regarder défoncer l'armée des Etats-Unis jusqu'à la maison blanche. C'est sur Super Famicom, et c'est véritablement beau comme un jeu d'arcade; la Neo Geo n'aurait pas craché dessus à ses débuts! En plus de ça, le jeu a cette fois le bon goût d'être finissable - et de ne pas être long à vous faire crever d'ennui, comme trop de jeux du genre sur console.

Des bosses comme on les aime!

Ne croyez cependant pas qu'il soit sans défauts. Ca reste un beat them up sur un seul plan, forcément répétitif malgré les efforts (perfectibles) de variété dans les contrôles et les situations; le 3e personnage, bien que rigolo, est complètement pété au point d'être moins intéressant que les deux autres; et enfin l'aventure se finit en une demi-journée en difficulté normale.
C'est surtout ce dernier défaut qui, si on veut être un peu objectif, ternit le tableau. Mais on ne peut pas se plaindre non plus qu'il ne tombe pas dans le même travers que son aîné sur PC Engine, et il est à relativiser doublement: et d'un, la version européenne sur laquelle j'ai testé le jeu est réputée plus facile que les deux autres (ce qui ne m'a pas semblé évident au premier abord, mais soit) et de deux il y a toujours moyen de jouer en un crédit (ils sont sinon illimités), pour le score, ou en Hard si on veut prolonger un peu sa durée de vie.

Le massif ninja ne saute pas; il est vital de faire le ménage autour de soi à coups de projection pour ne pas être débordé.

Quoi qu'il en soit, ça reste un superbe hommage au jeu original, un retour inespéré et rafraîchissant à un genre et une esthétique déjà en voie d'extinction sur la fin de la vie de la Super Famicom. Si on est fan de beat them up "à plat", on ne fera donc pas la fine bouche et on savourera tant qu'on peut ce cadeau signé Taito.

Peut-être imparfait, mais l'un des meilleurs dans son genre.


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