mardi 21 juin 2016

Shadow of the Beast


Shadow of the Beast (EA/Victor Interactive)
Test rapide de Shadow of the Beast sur: Megadrive (1991, EA/Victor Interactive)
Sortie originale: Amiga (1989, Psygnosis)
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Shadow of the Beast sur Megadrive, je ne sais pas trop comment le présenter. Hier comme aujourd'hui, c'est autant un titre emblématique, fantastique et intéressant, qu'un intrus, un nanard, et une aberration.

La jaquette de la version japonaise.


C'est avant tout pour moi LE titre représentatif de l'Amiga 500, la star du micro de jeu du tournant des années 90 en europe, et au Royaume-Uni en particulier. C'est aussi le titre que j'associe immédiatement à un éditeur qui fera partie de ceux qui à mon avis définiront les standards techniques de cette bécane, à savoir Psygnosis. 
Toute une époque de la micro... Une époque où il n'était encore pas rare que deux types se pointent chez un éditeur avec une démo qui en jette, et que le boss leur dise "C'est super, ça les cocos, il faut m'en faire un jeu - sisi, allez, tope-là"... Ce qui est plus ou moins l'histoire de ce jeu, comme de tant d'autres.

Shadow of the Beast c'est ça: un mec violet, des bestioles à gauche/droite, des pièges en haut/en bas... Et un zeppelin.

Et le fait est que Shadow of the Beast reste une démo. Il y a à la louche 25 minutes de jeu où on promène un bonhomme qui galope au centre de l'écran, avec des ennemis qui surgissent soudainement de gauche ou de droite, des pièges au sol et au plafond à éviter, et un déroulement extrêmement linéaire sous des apparences d'ouverture.
Le nombre de plans, la fluidité et la rapidité du scrolling différentiel créaient un effet incroyable qui rendaient les graphismes encore plus impressionnants qu'ils ne l'étaient déjà. Et la musique! Les compositions étaient géniales, collaient parfaitement à l'esthétique techno-fantastique assez unique du titre, et leur rendu était vraiment exemplaire de la qualité que pouvait délivrer l'Amiga. En 1989, c'était techniquement à tomber à la renverse. Ludiquement, c'était pas ça, mais c'était limite accessoire.

Or, le jeu est sorti sur en 1991 sur Megadrive... Et là je pense avoir tout dit.
Plus explicitement, il est donc sorti relativement tardivement, et sur une machine: 
- dont les limites techniques les plus connues sont justement sa palette de couleurs limitée et son chipset sonore nasillard; précisément les deux points forts de l'Amiga dont le jeu original faisait la démonstration!
- qui à l'inverse disposait déjà d'une librairie de jeux d'arcade/action/plate-forme qui aplatissait ce qui se fait à l'époque sur micro. 

Bref, à sa sortie sur Megadrive, Shadow of the Beast n'avait pas les atouts techniques pour impressionner (au contraire, sa comparaison avec la version originale montrerait plutôt les limites de la console qu'autre chose!), et il évoluait désormais dans un environnement ludique devenu doublement plus concurrentiel du fait du temps écoulé, et du support: une console japonaise déjà riche en Super Shinobi, Ghouls n' Ghosts, Strider, Castle of Illusion, Shadow Dancer et j'en passe...

Pour sa sortie au Japon, Victor a fait de nombreuses adaptations. Rien que le sprite principal en fait la meilleure version.

Pour autant, ce portage sur Megadrive n'est pas si calamiteux qu'on le dit parfois. A jouer, ça reste d'un intérêt très limité, mais le jeu est quoi qu'on en dise agréable à l'oeil (du simple fait que le scrolling différentiel, ça la Megadrive sait faire); et si la qualité sonore fait définitivement pâle figure par rapport à la version Amiga, les mélodies restent ce qu'elles sont. Certaines modifications et adaptations (dans les graphismes, la conception des niveaux ou la difficulté), apportées successivement par Electronic Arts et Victor Interactive (pour la version Japonaise que j'ai testée) sont même positives.
Ca n'empêchera pas que sur cette console, c'est plutôt un jeu à réserver aux curieux et aux collectionneurs.

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